UN APPEL AUX CONTRIBUTIONS

par PHI-VÂN NGUYEN

traduction libre par  SIMON BOILY

janvier 2020


En retournant de son voyage en Asie, Kurt Waldheim constata qu’il n’avait pas fait de progrès. La Chine et le Vietnam rejetaient l’idée de négocier sous ses bons offices. En outre, les états de l’Asie du Sud-Est refusaient toujours de donner l’asile temporaire aux nouveaux arrivés. Ces deux crises menaçaient la stabilité de toute l’Asie. Que pouvait-il faire de plus ? Il n’y avait pas de solution évidente à ces problèmes. Le seul geste qu’il pouvait faire était de faire le suivi des recommandations générales que la rencontre consultative de décembre avait formulées.

 

Mise au point sur la crise humanitaire

Le 24 mai, Kurt Waldheim envoya une lettre générique à plus de cinquante gouvernements. Il leur demanda d’augmenter leur contribution financière au HCR et leurs quotas d’accueils.1 Il ne fit aucune mention du conflit sino-vietnamien.

Sa description de la crise humanitaire montrait son désir d’ignorer les tensions politiques : “Le nombre de réfugiés et de personnes déplacées de l’Indochine dans les pays de premier asile de l’Asie du Sud-Est ne fait que de croître depuis 1975 et a augmenté dramatiquement depuis l’été 1978. Le mois dernier, plus de 25 000 “boat people” sont arrivés en plusieurs pays de la région et des dizaines de milliers traversèrent la frontière vers la Thaïlande, alors le même mois, seules 8 400 personnes quittèrent la région pour des pays d’accueils.”2 Waldheim répéta donc qu’une tragédie humaine se produisait encore. Et qu’il y avait plus de personnes qui quittaient la région par bateaux que de personnes qui traversaient la frontière à pied. Cette déclaration était cependant trompeuse. Les “cas de terre” en réalité surpassaient largement les “cas de mer.” Cependant, l’accent porté sur les cas de mer servit mieux les objectifs de son intervention publique. Il n’y avait pas de corrélation entre les tensions politiques et la crise humanitaire. La situation était grave et les états se devaient d’intervenir.

Une Responsabilité partagée

Le Secrétaire Général exhorta tous les pays à intervenir dans cette crise humanitaire. Il fit premièrement appel aux états de l’Asie du Sud-Est en demandant qu’ils fournissent un asile “ temporaire au minimum.”3 Il était impossible de se méprendre : “Les personnes qui arrivent ne devraient pas être refusées.”4

Les personnes qui arrivent ne devraient pas être refusées.

He also announced that progress had been made since the 1978 Consultation meeting. Vietnam had agreed on creating an Orderly Departure program. ASEAN countries would create Special Processing Centres. These measures would “accommodate those for whom resettlement commitments exist but who face a long wait before they can move to permanent resettlement countries.”5 But none of these initiatives could work without everyone’s involvement. It was impossible to clear the backlog or match the number of new arrivals without a significant increase in resettlement places. The UNHCR also needed more funding. These were the two measures that states had to take right now to end this disaster. Il annonça aussi qu’il y avait eu des progrès depuis la rencontre consultative de 1978. Le Vietnam s’était mis d’accord sur la mise en place d’un programme de départs organisés. Les pays de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) acceptaient de créer des centres de traitement spécial. Ces mesures “accommoderont ceux qui ont obtenu des promesses d’accueils, mais qui font face à une longue attente avant qu’ils puissent se déplacer vers leur pays d’accueil permanent.”6 Toutefois, aucune de ces initiatives ne pouvait fonctionner sans l’engagement de tous. Il était impossible d’éliminer le retard de traitement ou d’égaler le nombre de nouvelles arrivées sans une augmentation significatuve du nombre de places d’accueil. Le HCR avait aussi besoin de plus de financement. Il était donc impératif que les états remédient ces deux problèmes afin de mettre fin au désastre.


References

  1. Il y eut trente-deux copies de la lettre anglaise, tandis qu’il y eut cinq françaises et quinze espagnoles. Voir S 0990-0005-06-0001.
  2. UNHCR/F11/2/39_391_46_GEN_a ‘Secretary General’s Cable Appeal of 24 May 1979 to Heads of Government on Behalf of Indo-Chinese Refugees’. Aussi disponible en trois langues ici, UN/Kurt Waldheim Files/ S-0990/ 0005/06 ‘Secretary General’s Cable Appeal of 24 May 1979 to Heads of Government on Behalf of Indo-Chinese Refugees’.
  3. Ibid.
  4. Ibid.
  5. Ibid.
  6. Ibid.